Françaises, fières et visibles : les nouvelles voix ethniques du cinéma à Cannes
Longtemps reléguées aux rôles secondaires, aux stéréotypes ou à l’invisibilité pure et simple, les Françaises issues de la diversité ethnique prennent enfin la lumière sur les écrans… et sur le tapis rouge. Cette année, à Cannes, elles ne sont pas que spectatrices ou invitées : elles sont réalisatrices, actrices principales, scénaristes, productrices. Et elles racontent leur France, dans toute sa richesse, sa complexité, et sa puissance.
🎬 Une présence plus affirmée que jamais
Parmi les talents qui marquent cette édition cannoise, on retrouve :
- Hafsia Herzi, actrice et réalisatrice franco-algérienne, en sélection Un Certain Regard avec un film intime et social sur la maternité.
- Aïssa Maïga, toujours engagée dans la lutte contre les discriminations dans le cinéma, présente un documentaire sur les femmes africaines de la diaspora en France.
- Eye Haïdara, révélation de « Le Sens de la fête », qui brille dans un nouveau rôle principal au sein d’un drame familial sélectionné à la Quinzaine des Cinéastes.
🖤 La fin du mythe de la « Française universelle » ?
Ces femmes déconstruisent le mythe de la « Française blanche, élancée, discrète », pour y opposer une pluralité de récits, de corps, de voix et de beautés. Elles incarnent une France plurielle, enracinée dans les quartiers populaires, les cultures hybrides, les langues mêlées. Et elles le font avec grâce, force, et un profond sens du cinéma.
« Nous sommes françaises, pas malgré nos origines, mais grâce à elles« , confie une jeune réalisatrice d’origine comorienne présente à Cannes pour la première fois.
🎞️ Des récits qui changent la narration
Les films portés par ces artistes ne parlent pas uniquement d’identité. Ils explorent aussi l’amour, l’exil, la famille, le féminisme, le travail, les rêves. Mais toujours avec un angle nouveau, celui d’un vécu souvent marginalisé dans le cinéma français classique.
Et le public suit : les succès récents de films comme Divines, Les Misérables ou Saint Omer ont prouvé que ces histoires résonnaient bien au-delà des « minorités », touchant un public large, avide de récits authentiques et puissants.
🌍 Cannes, vitrine d’une révolution douce ?
Si Cannes a longtemps été critiqué pour son manque de diversité, les choses évoluent. La montée en puissance de ces artistes bouscule les codes de l’industrie et pousse les institutions à revoir leurs critères, leurs castings, leurs financements.
Les Françaises ethniques ne demandent plus la permission : elles créent, elles tournent, elles incarnent. Et le cinéma français, à Cannes comme ailleurs, en sort grandi.